Voici peut-?tre une explication ? l'origine du nom de la rue des lowas : la sentence de l'oie, une coutume qui ?tait pratiqu?e ? Grez-Doiceau.

La sentence de l'oie

Source : Vers l'Avenir Brabant-Wallon - 5 mai 2003

Nos anc?tres ?taient de fins psychologues qui ont invent? la th?rapie de groupe ! Cette amusante coutume m?diavale en est la preuve.

LA SENTENCE DE L'OIE s'apparente ? la catharsis grecque qui constitait en une purification produite chez les spectateurs par une d?charge ?motionnelle. Ce que l'on recherche, c'est ? ext?rioriser le souvenir d'?v?nements traumatisants ou refoul?s. On ne trouve les premiers t?moignages ?crits de cette curieuse coutume qu'? partir du 17e si?cle, mais on peut supposer son origine plus ancienne. Ce jeu a disparu lors de la premi?re guerre mondiale. La sentence avait lieu lors des f?tes du mois d'a?ut. On promenait alors une oie dans les rues du village, et tout le monde ?tait invit? a se r?unir en un lieu situ? aujourd'hui au coin des rues du chauffour et des lowas.

S'en prendre ? l'oie plut?t qu'aux hommes.

Tous ceux qui avaient un grief ? faire valoir venaient interpeller l'oie : tour ? tour la femme tromp?e accusait l'animal d'infid?lit? et lui racontait la peine qu'elle lui fesait; le mari de l'?pouse acari?tre reprochait ? la b?te ses d?bordements; le fermier qui avait vu son vopisin empi?ter sur ses terres... La veille fille m?disante, l'ivrogne qui battait ses enfants... Chacun ?tait mis en cause pas les victimes au travers du discours ? l'oie.

La r?conciliatioin autour du plat d'oie.

Au terme de son proc?s, elle ?tait d?clar?e coupable et d?capit?e. On cuisait alors le malheureux animal, servi lors d'un banquet qui voyait tout le monde se r?concillier. Et malheur a celui qui ne venait pas assister ? ce psychodrame : c'?tait par avance reconna?te ses fautes. La coutume a perdur? jusqu'au d?but du vingti?me si?cle, mais ?tait alors davantage pr?texte ? une f?te de jeunes parmi lesquels un beau parleur fesait la revue des ?v?nements de l'ann?e, interpellait les auditeurs et fesait gentiment rire l'assembl?e ? leurs d?pends. L'infortun? volatile ?tait n?anmoins mis ? mort et un repas cl?turait la f?te, suivi d'un bal renvers? au cours duquel les filles invitaient les garcons.

Source : Vers l'Avenir Brabant-Wallon - 5 mai 2003

TheSentenceOfTheGoose